Les plantations de poivre en danger : Pourquoi le poivre de Kampot a failli disparaître ?
Le poivre de Kampot et ses moments les plus difficiles
Le poivre est définitivement un trésor national du Cambodge. Cependant, ce pays asiatique a failli perdre son trésor. Le règne des Khmers rouges, une organisation extrêmement nationaliste qui a commis un véritable génocide national entre 1975 et 1979, a non seulement fait de nombreuses victimes, mais également proscrit la culture du pays et sa tradition de la culture du poivre. Pourquoi ces grains de poivre vert dérangeaient-ils tant les Khmers rouges ?
Pour mieux comprendre le motif de destruction des plantations de poivre, il est nécessaire d'expliquer pourquoi les Khmers rouges en particulier ont déclenché une terreur brutale dans tout le pays. L'idée de Pol Pot et de son parti était d'instaurer dans le pays un socialisme utopique et agraire. Et de mettre en place les mécanismes de fonctionnement d’un l'État basé uniquement sur l'agriculture et un système de redistribution, grâce auquel le pays serait complètement autonome.
En outre, le problème était que trop de gens vivaient au Cambodge à l'époque pour établir un tel régime. Par conséquent, la liquidation ciblée de ceux qui n'avaient rien à offrir au système nouvellement créé a commencé. Il s'agissait principalement des classes supérieures, instruites, qu'il s'agisse d'éducateurs, de médecins, d'avocats, d'hommes d'affaires et autres professionnels. De manière assez surprenante, les plantations de poivre ont également été intégrés à ces groupes considérés comme bourgeois. Ils ont été contraints de détruire leurs plantations de poivre ou, dans le pire des cas, de quitter leur ferme.
Des décennies de traditions
La terreur des Khmers rouges a duré moins de cinq ans, mais ils ont agi avec une telle efficacité que la tradition de la culture du poivre a presque disparu. Et le fait que les régions méridionales de Kampot et de Kep soient devenues un refuge pour les Khmers rouges restants, qui se cachaient dans les montagnes locales, a aggravé la situation. Ces zones ont historiquement été parmi les plus grande production de poivre, et la présence des Khmers rouges a continué de rendre sa culture impossible.
La situation n'a changé qu'après le tournant du millénaire, lorsque la tradition de la culture du poivre a été rétablie et qu'en moins de 20 ans le poivre est redevenu le produit agricole dominant. Le poivre de Kampot permet ainsi à nouveau non seulement culturellement, mais surtout économiquement, d'oublier le goût amer du passé.